Un chantier

Un chantier se compose en plusieurs ateliers :

La charpenterie

À travers ce projet expérimental nous souhaitons parvenir à faire renaître en Normandie les techniques de construction à clins, présentent dans la région jusqu’au début du Xe siècle. Notre travail commence au tout début de la chaîne du bois, en forêt. En effet, afin d’obtenir la courbure voulue pour la conception de certaines pièces telles que la quille, l’étrave ou encore les membrures, notre équipe franchit l’orée des bois de Normandie, afin de trouver les billes et bois tors nécessaires à la confection du bateau.

Après l’arrivée du bois, commence le débitage des billes. Cette opération consiste à écaler le fût pour obtenir l’ébauche de la pièce. L’écalage est réalisé à l’aide de coins en fer ou en bois, afin d’écarter progressivement les fibres, tout en évitant de casser le fil du bois. Cette technique permet d’éviter de trop grandes déformations du bois en séchant. De plus, l’écalage nous permet également de comprendre le fonctionnement du bois (chaque arbre a une évolution qui lui est propre) et ainsi d’anticiper son comportement face à la contrainte. Une fois la bille équarrie, la forme est tracée. La pièce est ensuite dégrossie à l’herminette ou au doloire, avant d’être finie au ciseau et au rabot. En parallèle du chantier, l’association cherche à se doter de répliques d’outils de charpenterie navale, afin d’être plus prêt encore des techniques de construction du XIe siècle. Nous fabriquons progressivement les outils nécessaires au bon déroulement du projet, en nous basant sur les diverses sources archéologiques et iconographiques, afin de nous doter d’un outillage historique et sourcé.


La forge

L’art du feu, et plus particulièrement la forge, est un élément récurrent dans la mythologie des Anciens Européens. En Scandinavie, les forgerons avaient également leur dieu tutélaire, Völunðr, présent en territoire saxon sous le nom de Wieland. Les différentes sources littéraires, montrent le forgeron (smiðr, qui donna d’ailleurs smith en anglais) comme un artisan habité par un savoir presque divin, qui lui permet de marteler « l’or rouge » pour créer des objets allant du simple clou à l’épée. C’est pour perpétuer cette tradition plurimillénaire que l’association a souhaité se doter d’une forge et confectionner un à un les quelques 3000 rivets nécessaires à la construction du bateau. Outre la forge pure, nous expérimenterons également la réduction de minerais de fer en bas-fourneau, afin de mieux comprendre les différentes chaînes opératoires de la métallurgie.